III Les géoglyphes : types, répartition, articulation (suite)
 

Premier style, les géoglyphes au pochoir ?

Nous définissons ainsi une catégorie de mégafresques (mais alors en taille et fréquence moindres que les plus connues, nombreuses et prestigieuses) qui sont obtenues comme au pochoir, c'est-à-dire grâce à une plaque de carton, de métal découpée ou / et percée, sur laquelle on passe une brosse ou un pinceau pour dessiner, par le contraste entre le fond vierge du subjectile et de grands à-plats monochromes, des sujets dont la simplicité relève de la pochade, exécutée en quelques coups de brosse. En l'occurrence, sur le sol de la pampa, le "brossage" dut consister à ôter les cailloux à l'intérieur des zones astucieusement délimitées pour obtenir les silhouettes de lamas ou de têtes anthropomorphes auréolées, souvent représentées.

Cette catégorie de géoglyphes, que l'on pourrait qualifier de primaire, parce qu'avec un tel principe la figure ne peut être enrichie par de nombreux détails intérieurs dans son "ombre chinoise", semble d'ailleurs chronologiquement séparable des aux autres types de mégafresques.

Bien évidemment il n'est pas pensable que de géants pochoirs ou "patrons" aient été construits et implantés pour dessiner ces figures sommaires, bien que l'esprit de ces dernières suggère fortement le principe d'une manière ou d'une autre. La solution la plus simple et économique est donc d'envisager l'usage de plaques modestes de métal précieux, de la taille de celles dont l'art et l'orfèvrerie Nascas avaient production, mais plaques soumises à la même projection conique que celle proposée déjà, à partir de filigranes et de feuillards d'or, pour obtenir les plus grands et plus beaux géoglyphes en perspective agrandissante.

Mais une fois affirmée, la technique de cette première catégorie des fresques simples et modestes pouvait nécessairement progresser. Car il n'y a pas de rupture, et au contraire filiation prototypique avec l'autre génération de géoglyphes. Aucune différence de procédé n'existe pour obtenir l'agrandissement perspectif de plaques pochoirs ou celui des surfaces rectangulaires, trapézoïdales ou triangulaires qui s'étalent sur la pampa. Hormis cette différence que ce n'est plus la découpe de la plaque qui contribue au tracé d'un motif, mais un fil plus souple qui s'en détache pour mieux circonscrire une forme complexe avec brio. Progrès certain ! Sauf si le procédé du pochoir présente un avantage qui nous échappe.

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