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IV
Eléments connexes (suite)
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Prototype ou à l'apogée, le chandelier de Paracas ? Le célèbre géoglyphe à branches bourgeonnantes ou fleuries, mais appelé "le chandelier", ou "les trois croix", se situe face à la mer, sur le flanc d'une presqu'île enserrant la baie de Paracas. La mégafresque, axée semble-t-il sur le méridien du site, s'étale sur environ les deux tiers supérieurs d'une dune sablonneuse de la Punta Pejerrey, haute de quelques 400m, et avec une pente de 40°, propre au tas de ce type de pondéreux. Le dessin s'inscrit au centre d'un jeu naturel de pseudo-arcatures ridant et architecturant la surface inclinée vers l'océan. La largeur des fossés traçant le dessin varie de 4 à 5m selon le segment considéré, c'est-à-dire qu'elle vaut un peu plus des 2/100èmes de la plus grande dimension : une hauteur de 183m. La profondeur desdites saignées dans le terrain est actuellement de 50cm. Le géoglyphe, par temps clair, se voit de la pleine mer
à une vingtaine de kilomètres, au nord nord-ouest depuis l'île centrale
des Chincha, ou encore mieux de l'île Ovillo, la plus proche, qui lui
fait face peu ou prou au nord, à seulement 6 km de distance. Car l'acuité
normale à 10/10èmes est le pouvoir de résolution de 1' correspondant à
la reconnaissance , à 5m de distance, d'une brisure d'un trait de 1.5mm
de largeur dans un anneau de Landolt Pour que le dessin soit situé si haut sur la dune, c'est évidemment afin qu'il soit visible en mer de loin, car au niveau d'un œil humain sur un modeste esquif, le rayon visuel, compte tenu de la rotondité terrestre, tangente le globe pour atteindre à l'opposé, la partie supérieure du relief côtier dont la partie basse est masquée au regard. Le fait est si connu des navigateurs qu'ils ont l'habitude, pour rejoindre un site côtier particulier, de se repérer sur un amer, quelque hauteur singulière ou détail visible qui surplombe suffisamment la rive recherchée. Donc, bien visible des îles qui lui font face au nord, le chandelier a-t-il été visionné à partir d'elles ? Il n'y a rien de géométriquement ou optiquement impossible. La distance importante qui séparerait alors le motif filigranique, situé sur une île, et sa reproduction agrandie sur la dune, impliquerait seulement un cône de projection ayant une faible valeur angulaire. Ce qui deviendrait dans ce cas un relatif avantage : plus le cône est un fin pinceau, aux rayons optiques presque parallèles, plus la distorsion du dessin au sol s'en trouve diminuée du fait que la pente de la dune le sectionne d'un biseau court. Un tel cône de visée peut circonscrire une forme ou silhouette de 10cm et structurée par un fil épais de 2mm. Placé à 11.40m de l'œil un tel objet est projeté 2000 fois plus grand et plus loin, soit à 22.8km en une mégafresque de 200m, tracée par une ligne de 4m d'épaisseur. Nous restons donc dans les limites de l'épure, y compris pour l'acuité visuelle puisque l'épaisseur dudit trait pourrait descendre (à l'extrême il est vrai) jusqu'à 22880/6875 soit 3.30m. En fait la difficulté matérielle résiderait surtout dans tout le branle-bas de l'opération nécessitant sur la surface maritime, au temps incertain, une flottille d'esquifs permettant à des exécutants de se relier et communiquer, de proche en proche par consignes sonores ou gestuelles. La tâche serait au moins réduite si elle était effectuée depuis l'îlot le plus voisin. Par ailleurs une projection d'un motif bien proportionné sur le haut de la pente, implique que la visée soit faite d'assez loin. Mais en ouvrant l'angle dudit cône jusqu'à celui correspondant au champ total de vision de l'œil, l'opérateur pouvait-il rester proche de la dune, à sec et suffisamment éloigné, par exemple en s'établissant sur la partie de plage marine que laisse découvert, sur une certaine distance, la marée basse, par vives eaux d'équinoxe en région tropicale ? Nous l'ignorons faute d'avoir pu étudier la possibilité d'un tel cas. Quoique relativement incertains sur l'implantation du poste de visée (un écueil que lèveraient quelques épures fines à partir de la topographie locale), remarquons cependant que, dans tous les cas, le chandelier serait peu distordu par tout agrandissement perspectif dans un plan parallèle à celui de la projection, à savoir celui de la dune. Or il semble bien en avoir été ainsi : le chandelier tient en partie son nom du fait qu'il repose sur une sorte de piédestal et plaque d'embase rectangulaire projetée comme si elle était vue par en dessous parce qu'inclinée, et impliquant le même basculement pour l'ensemble de l'objet dont les branches, demeurées sur le dessin quasi parallèles, sont nécessairement perpendiculaires à cette semelle d'appui. Et elles ont été, avec l'objet réel, présentées aussi parallèles au plan de projection de la dune. Autre indice : sur la mégafresque les deux branches externes du chandelier sont comme suspendues par deux tirants reliant leur longrine porteuse au mat central et axial. Structure singulière pour cactus ou arbuste représenté en espalier ! Par contre le poids des deux chandelles externes, en about de bras, peut justifier un tel soutien, et plutôt que par consoles ; la lourdeur corrélative du matériau utilisé, c'est-à-dire métallique, donc en or, incite à ce qu'une bande ou tige de renfort travaille ainsi mieux à la traction qu'à une compression, pouvant entraîner le flambage ou voilage en cas d'effort exagéré. Dans la mesure où le chandelier de Paracas relève bien de cette civilisation de pêcheurs qui précéda chronologiquement celle qui lui succéda à Nasca, héritière en grande partie de ses aspects, la mégafresque, comme prototype des ultérieures du désert proche, revêt une grande importance puisqu'on la pressent déjà comme la projection agrandissante d'un objet d'orfèvrerie de petite dimension. |
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