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Le point d'orgue sur, pour et à la manière de … monsieur
de Voltaire
En val d'Aoste, on l'appelle la Chanson de Voltaire.
Bien belle chanson philosophique, dont l'air, sous le titre
de "Bonsoir la compagnie" a servi comme vaudeville. Pas dans le
Chansonnier françois (1760-1762) mais, quelques décennies après,
dans la Clé du Caveau. La collecte de cette chanson dans le recueil
Berssous, au plus en 1799, donne la fourchette où le philosophe décrit
eut 82 ans, c'est-à-dire entre 1762 et la Révolution.
Or, parmi les grands écrivains du siècle des Lumières, et
en fonction de sa longévité, assurément Voltaire serait le bon candidat
pour être auteur ou le sujet de ce texte, à condition que le style et
le contenu correspondent bien à sa personnalité.
En effet Voltaire, né le 21 novembre 1694, totalise 82 ans
dès ce même jour, en 1776, et même il aura l'esprit et la production vivace
jusqu'en mai 1778 où il décédera. Quatre jours avant sa mort il s'est
chargé avec ardeur de la lettre A pour le dictionnaire de l'Académie.
Il a tant plu à son siècle, dont il est l'expression la plus complète,
qu'en mai 1791, la Constituante lui conférera les honneurs du Panthéon(1).
Or cette dernière chanson du recueil Berssous termine le manuscrit comme
le point d'orgue d'un hommage posthume, résumant l'état d'esprit même
tant du philosophe que du collecteur de la chanson, car le choix de l'ensemble
des pièces retenues n'aurait pas déplu à l'écrivain. On se plaît à imaginer
l'amateur chablaisien, plus d'une décennie avant cette translation, montant
sur les montagnes à vaches de sa vallée, d'où l'on domine l'étendue du
Léman, et orientant son regard avec un pensée admirative vers Lausanne
où, l'hiver, le philosophe réchauffe sa vieille carcasse.
Si par sa croyance déiste affichée la chanson évoque aussitôt
la même conviction qui s'exprime dans l'illustration colorée et étoffée
de la Prière de Voltaire que possède la B.N., il convient de bien
décortiquer la pensée du philosophe pour un comparatisme plus poussé,
nous aidant de Guth(2), Lagarde et Michard(3)… et de l'écrivain lui-même
!
Pour Voltaire la "limite de nos connaissances, cette
somme de nos ignorances, c'est Dieu. Il existe puisqu'il a bien fallu
un créateur, un horloger à cet univers"(4). C'est ce que dit la strophe
5 de notre chanson, lorsque son auteur convient qu'après de longues lectures
et recherches "les plus savants sont comme moi des ignorants".
Car comment ignorer Voltaire, publiant les Eléments de la philosophie
de Newton mais qu'une physique tyrannique agace, et qui ironise : "on
ne saurait parler physique un quart d'heure et s'entendre" . Même
scepticisme pour l'Histoire Naturelle de Buffon et la paléontologie
quand ce savant, partant des coquillages et des poissons trouvés dans
les Alpes, veut qu'ils prouvent que la mer occupait ces cimes aux premiers
temps : notre brillant humoriste lui, s'en amuse d'une turlupinade : "les
coquillages sont tombés des chapeaux des pèlerins rentrant de Terre sainte,
les arêtes des poissons représentent les restes de leurs déjeuners"(6).
D'où cette conclusion d'homme perplexe : "je me suis aperçu à la longue
que tout ce qu'on dit et ce qu'on fait ne vaut pas la peine qu'on sorte
de chez soi". Car, comme dit notre chanson :
"Dieu fait tout sans nous consulter
Rien ne lui peut résister".
Donc ne demandons pas à Dieu d'appréhender sa nature et
ses qualités. Cet être inconnaissable est créateur d'un monde immuable.
Pirouette qui permet d'intégrer quand même la loi de Lavoisier qui, dès
1774, a connaissance de la conservation des masses dans les transformations,
et que les deux premiers vers de la strophe finale interprètent librement,
peut-être.
La religion de Voltaire se limite à une morale, à la pratique
des vertus sociales. Son dieu est sensible à l'esprit, non au cœur. Ayant
suffisamment contribué au progrès d'une organisation logique et cohérente
de la société, et lui-même étant créature de Dieu, le philosophe, dans
la Prière susdite, est certain qu'Il ne le tourmentera pas dans
l'autre monde. Même credo dans la chanson :
"Il ne peut que me mener bien
Ainsi je n'appréhende rien
Bonsoir la compagnie".
Mais la forme du texte est-elle aussi voltairienne ? Ecoutons
P. Guth : "incomparable bienfait de la vieillesse, Voltaire qui prêche
la liberté pour tous ne conquiert la sienne qu'à la fin. Jusque là, plus
que l'esclave des rois il était celui de Boileau. Le philosophe audacieux
n'osait pas s'aventurer hors des "grands genres" seuls artisans de sa
gloire. Maintenant qu'il ne sort plus de son fauteuil, Voltaire se possède
et fait ce qu'il veut. Sûr de son prestige acquis par ses "grandes œuvres"
qu'on ne lit plus, il s'assied dessus et s'amuse". "Je me suis
mis à être un peu gai parce qu'on m'a dit que cela est bon pour la santé"
écrit-il. Et l'un de ses présentateurs ajoute : "Le vrai Voltaire est
dans la poésie légère, dans les épigrammes - on s'en doute à l'avance
- dans la satire - qui s'en étonnera ? - mais aussi dans la poésie sentimentale
…La gaieté et la désinvolture de Voltaire ont trouvé dans l'octosyllabe
(le mètre burlesque du 17ème siècle) et le décasyllabe boiteux et sautillant
leurs meilleurs outils"(7).
Alors cette chanson en strophes d'octosyllabes faut-il l'ajouter
aux autres connues(8) du philosophe s'amusant, et même en vogue par celle
que lui attribue le Chansonnier français, en 1762 ?(9) Toute de polissonnerie.
Sinon qui envisager ?
Car quel autre octogénaire aussi pétulant que celui évoqué
ici, lequel, en 1778, se sentant perdu, a cet humour d'autodérision :
Affublé d'un bonnet qui couvre de ses bords
Le peu que les destins m'ont donné de visage
Sur un grabat étroit, et mis au rang des morts,
Que fais-je à votre avis ? J'enrage.
De cet âge, il y en a un, plus jeune que Voltaire d'à peine
trois ans : le parisien Charles de L'Atteignant (1697-1779), abbé et chanoine
de Reims quoique entré, sans vocation aucune, dans les ordres, car surtout
poète et littérateur mondain. Il fréquente assidûment les salons, les
cabarets, les tripots à la mode. Et bon vivant il se retire en 1769 chez
les Pères de la Doctrine Chrétienne, qui l'avaient éduqué. Il a laissé
quatre tomes de pièces légères, d'épigrammes et d'épîtres d'un style aisé.
On lui doit, dans une foule de chansons, non seulement la populaire J'ai
du bon tabac dans ma tabatière (où il vante l'esprit de Voltaire),
mais aussi une variante de Elle aime à vivre, elle aime à boire,
donné dans ses Poésies, en 1757(10).
Il est aussi l'auteur de la strophe suivante :
Non, la fidélité
N'a jamais été
Qu'une imbécillité
J'ai quitté
Par légèreté
Plus d'une beauté.
Vive la nouveauté !(11)
Or le Nouveau recueil de chansons choisies, paru
à Genève de 1782 à 1785, en quatre tomes, titre l'une, avec sa partition,
par Adieux de l'abbé L'Atteignant, quand octogénaire, l'abbé est
déjà chez les Pères. Et les trois strophes donnent, dans l'esprit plutôt
que le détail, trois couplets du manuscrit Berssous, selon l'ordre 1,
3, 2, car non seulement il y manque les quatre autres du recueil chablaisien
mais, dans les trois strophes communes, les vers, en libellé et en rimes,
diffèrent. Etrange : dans la version Berssous, l'octogénaire est maintenant
âgé de… 82 ans !
Voltaire et L'Atteignant sont quasi-contemporains et dépassèrent
80 ans. Lorsque L'Atteignant atteint cet âge, en 1777, Voltaire compte
les 82 jusqu'au 21 novembre de la même année.
Insistons
sur cette remarque pour tenter de répondre à la question presque incongrue
: pourquoi, et qui en est l'auteur ou/et le personnage décrit dans la
chanson ? Chacun des deux écrivains pourrait y être concerné puisqu'ils
atteignirent aussi cet âge, à deux ans d'écart, Voltaire décédant en 1778
à 83 ans et le poète juste après, à 82 ans. A cet âge, peut-être l'auteur
du recueil Berssous lui-même, s'il l'a atteint, a-t-il voulu personnaliser
un texte qu'il appréciait, ou, s'il connaissait la biographie de L'Atteignant,
tenté d'actualiser le vers en correspondance avec l'âge du décès de l'auteur
? Une telle hypothèse s'affaiblit cependant au constat qu'il y a trop
de modifications d'un texte à l'autre, outre des strophes supplémentaires,
toutes données nécessitant une plume et un talent qui ne devaient pas
être ceux du collecteur chablaisien, pour à ce point savoir modifier,
recomposer et compléter la version publiée à Genève en 1782-1785.
Reste la piste des convictions idéologiques. Le vieillard
évoqué dans la version Berssous s'affirme, au gré des strophes, autant
déiste que fondamentalement catholique, ce que devait être un abbé retourné
dans le giron de l'Eglise, encore qu'il restait très ouvert aux idées
et aux mentalités du siècle des Lumières, avec une religiosité plus spirituelle
que traditionaliste.
Les trois strophes de la version genevoise, raccourcie et
sans prosélytisme, se contentent d'affirmer la croyance en un dieu bienveillant
auquel le poète se fie et confie. Mais le texte du manuscrit Berssous,
reprenant dans sa strophe 6, deux avant-derniers vers de la 2 dans les
Adieux de L'Atteignant, marque, dans les couplets ajoutés et issus
du texte intégral, plus d'inquiétude, de scepticisme sur la destinée de
l'homme après la mort : le "je ne sais pas trop où j'irai" (Paradis,
Enfer, Purgatoire ?) déjà perplexe de l'abbé se développe et s'envenime
par ce constat où "Une profonde obscurité… est le sort de l'humanité",
même si "rien ne périt entièrement et la mort n'est qu'un changement"
: "nul mortel n'est ressuscité pour nous dire la vérité !" Propos
agnostique ! Car "Le purgatoire et le néant" sont les deux seules
suites à la mort que Voltaire envisage aussi avec une définition amère
sur la destinée humaine, dans son poème des Adieux à la vie paru en 1778.
Même s'il pouvait être émis par Voltaire, plutôt que par
L'Atteignant, on voit mal le philosophe trafiquant et reprenant en le
complétant le texte d'un poète ami, avec lequel il lui arrive, en 1778,
et par lui incité, de partager le même confesseur, l'accommodant abbé
Gautier. L'épigramme de Jean-Charles de Relongue de la Louptière se gausse
ainsi des deux vieillards quasi jumelés :
Voltaire et L'Atteignant, couple d'humeur gentille,
Au même confesseur on fait le même aveu.
En pareil cas, il importe fort peu,
Que ce soit à Gautier, que ce soit à Garguille.
Monsieur Gautier, pourtant me paraît bien trouvé,
L'honneur de deux cures semblables,
A bon droit était réservé
Au chapelain des Incurables(12).
La correspondance de Voltaire montre qu'il apprécie L'Atteignant,
ses chansons et cherche même à lui éviter des ennuis en 1761, dans une
publication qu'il pilote et où l'une figure mal à propos. Le 16 mai 1778,
14 jours avant son décès, Voltaire a la force de rédiger cet épigramme
pour son ami :
L'Atteignant chanta les belles ;
Il trouva peu de cruelles,
Car il sut plaire comme elles :
Aujourd'hui, plus généreux
Il fait des chansons nouvelles
Pour un vieillard malheureux
Je supporte avec constance
Ma longue et triste souffrance
Sans l'erreur de l'espérance ;
Mais vos vers m'ont consolé ;
C'est la seule jouissance
De mon esprit accablé.
Et le philosophe, revenant à la prose ajoute : "Je ne
puis aller plus loin, monsieur : M. Tronchin, témoin du triste état où
je suis, trouverait trop étrange que je répondisse en mauvais vers à vos
charmants couplets. L'esprit d'ailleurs se ressent trop des tourments
du corps, mais le cœur du vieux Voltaire est plein de vos bontés"(13).
Or de ces "chansons nouvelles", dont un spécialiste voltairien
écrit qu'elles n'apparaissent pas avoir été publiées(14), celle
qui nous intéresse n'en serait-elle pas comme le fleuron : rédigée par
L'Atteignant en 1777 dans une première mouture publiée et qui le concerne,
le poète l'a-t-il reformulée, allongée, et rendue plus philosophique en
hommage à son alter ego d'une même sagesse et fructueuse longévité
?
Hypothèse certes. Mais quelques mois après, Voltaire l'en
remercie de cette courte et susdite pièce en vers, au pire épigramme,
et au mieux chanson sur le même timbre en réponse spirituelle du berger
à la bergère. On ne peut croire au hasard en constatant les emboîtements
et superpositions de faits réels, airs et strophes de chansons.
Extraits du nouveau recueil de chansons choisies, Genève
1782-1785, 4 v. : il n'y a alors que trois strophes dans la chanson.
Avec pertinence un esprit cartésien et prudent protestera
que de Voltaire des couplets classiques bien versifiés peuvent être portés
par tout timbre de vaudeville rythmé sur leur métrique. Celui des Billets
doux, qui servit à L'Atteignant, est de ce type. Rien ne prouve formellement
que les strophes rédigées par ledit poète au sujet de Voltaire soient
celles dont nous traitons. D'ailleurs sur le même air, Antoine de Piis,
un auteur de chansons de parodie que l'abbé avait amicalement orienté
vers le métier d'écrivain, répond en 1777, à l'adieu du vieillard philosophe,
qu'il considère n'être que L'Atteignant (âgé de 80 ans l'année en cours,
ce qui corrobore la chanson), par huit strophes de compliments, toujours
sur le même timbre. Et avec le conseil, avant de quitter ce monde de bonne
compagnie, d'attendre "que Voltaire ait fermé les yeux". Or Voltaire
décédera le 30 mai 1778 et l'abbé de L'Atteignant peu après, le 10 janvier
1779.
Sur l'air de "Bonsoir la Compagnie"
Bien évidemment L'Atteignant n'a pu que répondre, courtoisement,
toujours sur le timbre des Billets doux, par cinq strophes disant
tout le bien qu'il pensait d'Antoine de Piis. Mais la réflexion du jeune
chansonnier a du ou pu, par l'allusion faite sur Voltaire, presque conscrit
de l'abbé, inciter ce dernier à mettre le philosophe en sa place, à travers
le personnage de sa chanson, tant des deux octogénaires la mentalité était
proche. Qui sait même, en dépit du sentiment d'Antoine de Piis, si l'abbé,
délibérément, ne s'était pas amusé, dès la conception même de la chanson,
d'un quiproquo tout à fait justifié et qui ne manquerait pas de se produire.
La preuve !
La version Berssous, en portant l'âge du vieillard philosophe
à 82 concourt à le rendre encore plus voltairien, mais sans exclure l'abbé,
décédé à cet âge, comme seul personnage mis en exergue, puisqu'il est
assurément, l'auteur du texte entier de la chanson. La relative perplexité
ne provient que de l'existence attestée d'une chanson que L'Atteignant
consacra à Voltaire, quand ils étaient l'un et l'autre si près d'achever
leur vie, et que l'on n'a pas retrouvée. D'où la question : serait-ce
celle-ci ?
Retour à la case départ, au val d'Aoste, où l'on a encore
collecté en 1980-1981(15) plusieurs versions de la chanson, on la titre
parfois "La chanson de Voltaire", en rendant pour une sagesse encore plus
canonique le vieillard peu ou prou nonagénaire. Mais pourquoi une telle
folklorisation dans cette seule petite aire des Alpes ? On peut tout au
plus suggérer que c'est par la Vallée d'Abondance, le Pas de Morgins et
quelque troupier du bataillon de Courten y ayant traîné ses guêtres que,
peut-être, l'implantation s'est faite.
La solution à nos interrogations se trouve-t-elle finalement
dans la mort de Voltaire, promettant dans la chanson, s'il en est l'auteur,
de "faire gaiement son paquet" ? L'ancien pasteur J. Geberel, dans
"Voltaire et les Genevois" fait état d'une note sans complaisance
du médecin même du philosophe, Tronchin, qui écrivit à son frère :
"Voltaire est très-malade. S'il meurt gaiement,
comme il l'a promis, j'en serai bien trompé; il ne se gênera pas pour
ses intimes, il se laissera aller à son humeur, à sa poltronnerie, à la
peur qu'il aura de quitter le certain pour l'incertain. Le ciel de la
vie à venir n'est pas aussi clair que celui des îles d'Hyères ou de Montauban
pour un octogénaire né poltron et tant soit peu brouillé avec l'existence
éternelle. Je le crois fort affligé de sa fin prochaine; je parie qu'il
n'en plaisante point. La fin sera pour Voltaire un fichu moment;
s'il conserve sa tête jusqu'au bout, ce sera un plat mourant.."
D'Alembert subit la même impression, et sachant
que Tronchin vient de dire à Voltaire la vérité sur son danger, il lui
écrit: "Mon cher et illustre confrère, vous avez fait ce que la prudence
et l'humanité exigent; maintenant tranquillisez-le, si possible, sur sa
position: je passai hier quelque temps avec lui; il me parut fort effrayé
non-seulement de son état, mais des suites désagréables pour lui
qu'il pourrait entraîner (16)."
Enfin, peu de jours après la mort de Voltaire,
voici ce que Tronchin écrit à Charles Bonnet (manuscrits de la Bibl. publ.
de Genève): "Si mes principes avaient besoin que j'en resserrasse le noeud,
l'homme que j'ai vu dépérir, agoniser et mourir sous mes yeux, en aurait
fait un noeud gordien; et en comparant la mort de l'homme de bien, qui
n'est que le soir d'un beau jour, à celle de Voltaire, j'ai vu
bien sensiblement la différence qu'il y a entre un beau jour et une tempête.
Ces derniers temps, exaspéré par des contrariétés littéraires, il a pris
tant de drogues et fait tant de folies qu'il s'est jeté dans l'état de
désespoir et de démence le plus affreux. Je ne me le rappelle pas sans
horreur. Dès qu'il vit que tout ce qu'il avait tenté pour augmenter ses
forces avait produit un effet contraire, la mort fut toujours devant ses
yeux; dès ce moment la rage s'est emparée de son âme. Rappelez-vous les
fureurs d'Oreste; ainsi est mort Voltaire: furiis agitatus obiit."
Ces témoignages tendent à prouver que le philosophe n'a
hélas pu tenir la conduite qu'il souhaitait, comme nous le soulignons
dans la susdite lettre. Mais ayons pour lui la miséricorde qui manquait
à son médecin…
(1) Voltaire fut transféré au Panthéon le
10 juillet 1791.
(2) P. Guth, Histoire de la littérature française, t. 2, Le siècle
des Lumières, Le club français du livre, A. Fayard, 1967, p. 125-140.
(3) A. Lagarde et L. Michard, La littérature française, 2/ Des
classiques aux philosophes, par H. Lemaitre, T. Van der Elst, R. Pagosse,
Bordas-Laffont ed., 1971, p. 341-375.
(4) Ibid., p. 367.
(5) P. Guth, op. cité, p. 129.
(6) Ibid. p. 136.
(7) A. Lagarde et Michard, op. cité, p. 372-373.
(8) Chansons des archives du Musée Voltaire à Genève.
(9) Op. cité, livre V, n°87, "Adieux grivois", incipit "Malgré
la bataille". Voir la chanson 20 du présent volume.
(10) M. David et A.-M. Delrieu, Aux sources des chansons populaires,
op. cité, p. 14 et s., Belin éd., 1984.
(11) Ibid. Bibli. sur L'Atteignant dans Bibliographie de la littérature
française du dix-huitième siècle, t. II, p. 1043, éd. du CNRS, 1969.
(12) Voltaire's correspondance, éd. T. Besterman et Institut et
Musée Voltaire, Genève, 1964, lettre 19954, p. 154, Commentary.
(13) Ibid, lettre 20031, p. 232
(14) Ibid, Commentary. Toutes ces dernières références nous ont
été communiquées obligeamment par le directeur de l'Institut Voltaire
à Genève, Ch. Wirz.
(15) E. Lagnier, Enquête sur le chant populaire en vallée d'Aoste,
Musemuci éd., 1984. Et aussi dans le chansonnier d'Elise Carnavaz, 1er
Vol., Aoste, fin XIXème siècle, ou dans le fond Brocherel AHR, Vol. IX,
liasse d, I.
(16) note de Geberel : L'original de cette lettre est dans les manuscrits
de M. le colonel Tronchin, à Genève.
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