Accent : C'est l'élévation et l'insistance de la
voix sur l'une des syllabes d'un mot. Le français est une langue oxytonale,
c'est-à-dire que l'accentuation se fait sur la dernière syllabe non caduque
du mot ou du groupe de mot. En poésie française deux accents fixes tombent
l'un sur la rime, l'autre sur la césure.
Agnosticisme : Voir Athéisme. 94
Alexandrin : Dodécasyllabe divisé en deux groupes
de six syllabes dans sa forme canonique. 32, 33, 66
Air de cour : Comme pour le "vau-de-ville" c'est
une mélodie simple, monodique, se répétant à chaque strophe et pouvant
se chanter sans accompagnement, mais s'en distinguant par le raffinement,
grandissant après 1625-1630, pour charmer plutôt l'oreille que développer
le sens de la réflexion. 44

Ambitus : Ecart, étendue d'une mélodie du son le
plus grave au plus aigu. III, 10, 14, 18,
49
Amuissement : Disparition en certains cas de la prononciation
d'un phonème, comme le h aspiré, le e¸ le s (ce dernier
s'étant amuï dès le XIIème siècle, mais s'étant écrit jusqu'au XVIIIème
siècle).
Anacréontique : Genre où l'on recherche à imiter
l'insouciante gaieté des poésies d'Anacréon (environ 560 à 475 avant J.-C.)
; voir III, chansons 28 et 33.
Ariette : (ital. dimin. de aria, air) Petit
air détaché, de style aimable et tendre. 6, 31
Athéisme : Doctrine ou attitude niant l'existence
de Dieu, donc plus radicale que l'agnosticisme d'après lequel tout ce
qui est au delà du donné expérimental (tout ce qui est métaphysique) est
inconnaissable.
Atone : Voyelle atone, syllabe atone
: qui n'ont pas d'accent tonique (v. accent).
Ballade : Forme de poème d'héritage médiéval. Elle
comporte en général trois strophes isométriques suivies d'un envoi sur
les mêmes rimes.
Barcarolle : Chanson des gondoliers vénitiens. Par
extension pièce de musique vocale ou instrumentale sur un rythme berceur
à trois temps. II
Bergerie : Poème, récit, pièce de théâtre mettant
en scène les amours de bergers. II, III, 7, 51,
63, 89
Bouquet à Chloris, à Iris, etc… : Courte pièce de
vers galants qu'on offre à la femme aimée. 29, 56
Branle : Ancienne dans en chaîne ouverte ou
fermée. Moteur de la danse récréative, collective.
Brunette : Jadis, petite chanson tendre et facile
à chanter. 36, 44
Caduc : En phonétique se dit d'un phonème sujet à
l'amuïssement, comme l'e muet du français.
Cantabile : Mot du XVIIIème siècle (1757) pour qualifier
une phrase musicale ou un morceau de chant au mouvement lent, d'un grand
caractère mélodique, souvent empreint de mélancolie et d'une expression
pénétrante. Exemple chanson 52.
Cantatille : Genre, forme de musique de chambre très
répandu au XVIIIème siècle : œuvre courte, écrite pour voix seule avec
airs et récitatifs, ou en forme de rondeau.
Carole : Danse médiévale chantée. Voir n. 2, chanson
65.
Catalectique : Se dit d'un vers grec ou latin qui
se termine par un pied auquel manque une syllabe. 32
Caveau : Société de chansonniers, fondée en 1729
et qui connut des migrations successives dans divers cafés parisiens,
dont le cabaret Le Caveau en 1737. Les mélodies en usage ou/et
composées de 1733 à 1826 ont été rassemblées dans La clef du Caveau.

Césure : Du latin caesura "coupure" elle correspond
au point de partage, en principe fixe, entre les hémistiches (v.
ce terme) d'un vers de plus de huit syllabes. Dans un alexandrin elle
se trouve après la sixième syllabe.
Chaconne : Danse à trois temps, à l'origine animée,
et devenue grave et lente dès Louis XIII. 65
Comédie-Italienne : Nom sous lequel on désignait
les diverses troupes de comédiens venus d'Italie en France du XVIème au
XVIIème siècle. En 1762 la Comédie-Italienne fusionna avec l'Opéra-Comique
du Théâtre de la Foire. 6, 31, 32, 56
Conduite : Cérémonie d'accompagnement du partant
: effectif militaire de sa garnison, compagnon du Tour de France ayant
accompli son devoir. 20, 91
Coupe : La coupe intervient à la séparation des
mesures, à la division du mot en syllabes, à la division de la phrase
en éléments ou groupes rythmiques. La coupe est placée en principe après
l'accent, donc, dans le cas le plus fréquent, entre deux mots.
Couplet : Terme qui s'est spécialisé pour désigner
une strophe dans une chanson gaie, mais à distinguer du refrain. Il ne
répond pas aux impératifs stricts de la strophe et peut être composé de
deux vers.
Cythère : Ile grecque au sud du cap Malée (Péloponèse).
Ile d'Aphrodite, elle passa dans la littérature et dans l'art comme le
pays idyllique de l'amour et du plaisir. Voir chansons 57, 60,
61.
Décasyllabe : Vers de 10 syllabes qui a été réservé
par le XVIIème et XVIIIème siècle au domaine de la poésie plaisante. En
principe le décasyllabe est affecté d'une césure après la quatrième syllabe.
13, 69, 94
Diachronique : Relatif au caractère des phénomènes
linguistiques observés du point de vue de leur évolution dans le temps.
III
Diérèse : Fait de prononcer et compter prosodiquement
en deux syllabes une succession de deux voyelles dont la première est
i, u, et ou.
Diphtongue (et triphtongue) : La prononciation spécifique
de ces voyelles qui changent de timbre en cours d'émission s'est
perdue progressivement depuis le XVIème siècle. Ainsi [oi],
prononcée [oï] en ancien français, s'est réduite
à [wè] pour la langue soutenue et à [wa] pour la
langue populaire, cette dernière s'imposant avec la Révolution.
Et dès la fin du XIIIème siècle, la prononciation
[è] est attestée pour les imparfaits et conditionnels. (Bibliographie
: rechercher P. Delattre, Ch. Turot, G. Zink.).
Distique : Réunion de deux vers de nature différente
ou formant un sens complet. 87
Dizain : Strophe de dix vers.
E : En ancien français, tout e est prononcé.
Mais c'est un e sourd tel que dans :
Au clair de la lune
Mon ami Pierrot.
où, en fin de vers, bien qu'il fut prononcé, il n'était plus comptabilisé
parmi les syllabes : surnuméraire il caractérisait les rimes féminines.
Dans la susdite chanson, malgré six syllabes chantées, c'est un vers de
cinq syllabes que l'on compte comme dans Mon ami Pierrot !
Dans la langue française d'aujourd'hui le e caduc
reçoit un traitement légèrement différent selon la zone linguistique :
le locuteur de la moitié nord de la France l'estompe plus volontiers que
celui de la moitié sud (voir élision). De 1967 à 1993 il y a eu
en français regain du e caduc prononcé.
Eglogue : Petit poème pastoral ou champêtre, dans
la plus agréable simplicité selon Marmontel. Assez souvent dialoguée
l'églogue chante presque toujours les sentiments de l'amour. III,
17
Elégie : Poésie sentimentale et mélancolique spécialement
d'inspiration amoureuse.
Elision : Effacement d'un élément vocalique final
devant un élément vocalique initial, soit dans le compte des syllabes,
soit dans la langue écrite ou orale. Dans la tradition classique, en règle
générale, un e compte pour une syllabe quand il est placé devant
voyelle, hormis cas d'élision, ou à la rime (apocope).
Enneasyllabe : Vers de neuf syllabes.
Epicurisme : (et Hédonisme) Doctrines plus ou moins
matérialistes basées en partie ou totalement sur le principe que la morale
repose sur la recherche du plaisir, de la satisfaction et de l'évitement
de la souffrance.
Filigrane : Voir encart et illustrations ci dessous.
Euphémisme : Expression atténuée d'une notion dont
l'expression directe aurait quelque chose de déplaisant, de choquant.
Foire (Théâtres de la) : Différentes sortes de spectacles
qui figurèrent pendant près de deux siècles dans les parisiennes foires
de Saint-Germain et de Saint-Laurent. En 1697 la foire de Saint-Germain
comptait par exemple les trois troupes des frères Allard, de Maurice et
de Bertrand. Peu à peu les théâtres forains se mirent à représenter des
scènes dialoguées, à reprendre les types de la Comédie-Italienne, à jouer
des comédies à ariettes, embryons d'opéras-comiques. En 1762, l'Opéra-Comique
de la Foire se fondit avec la Comédie-Italienne. 1
Fossile directeur : Fossile qu'on retrouve toujours
dans certaines assises géologiques et jamais dans d'autres, et qui permet
de les reconnaître nettement, voire de les dater. Expression qui sert
de métaphore dans d'autres domaines de la recherche. III
Fredon : Chanson, refrain chanté à mi-voix, par extension
du sens originel donné pour désigner des ornements ad libitum (passages,
diminutions, roulades) que le chanteur improvisait sur un air donné. 6
Franco-provençal : Ensemble des dialectes français
de la Suisse romande, de la Savoie, et en partie du Dauphiné, du Lyonnais
et de la Bresse. II, III, 1, 11, 48,
69, 87, 89
Gavotte : Ancienne danse à rythme binaire, air sur
lequel on la dansait.
Gémination : Redoublement d'un phonème (souvent consonne)
ou d'une syllabe plus rarement. II
Hampe : Trait vertical des lettres p, q, qui s'étend
en dessous de la ligne d'écriture. III
Hapax : Mot dont on ne peut relever qu'un exemple
et d'attestation isolée. III, 85
Haste : Partie supérieure et verticale de la lettre
s'élevant au dessus de la panse. II
Hédonisme : Voir épicurisme.
Hémistiche : Du grec hêmi, "à demi" et stikhos, "rangée,
ligne, ligne d'écriture, vers". La fin du premier hémistiche est marquée
par la césure, la fin du second par celle du vers. Les vers de moins de
huit syllabes n'ont pas de césure, et dans les octosyllabes elle n'est
ni fixe ni obligatoire. Voir chanson 13, 34, 69
Humanistique : Se dit d'une écriture employée par
les humanistes italiens à partir du XVème siècle. L'écriture humanistique
a servi de base aux caractères d'imprimerie dits "ronde" ou "romaine".
II
Huitain : Strophe de huit vers. 16, 18,
27, 29, 37, 41, 47, 49, 55,
58, 72, 76, 78, 90
Iambe : Pied de deux syllabes, la première brève,
la seconde longue.
Incipit : Premiers mots d'un manuscrit, d'un livre,
d'une chanson dont ils donnent souvent le titre dans les catalogues des
œuvres répertoriées.
Jambage : Chacun des éléments verticaux des lettres
m, n, u. II, 92
Isométrie : Fait d'utiliser un seul type de vers.
L'inverse est l'hétérométrie.
Laisse : Les vers d'une même laisse étaient tous
chantés sur un seul et même motif musical ou sur deux motifs alternant,
à l'exception du dernier vers qui pouvait former un fragment libre avec
une formule spéciale.
Lettrine : Lettre ornée ou non, placée au commencement
d'un chapitre ou d'un paragraphe, et en général plus grosse que les autres
caractères du texte. II
Libertin : 1/ Celui qui refuse de croire à la révélation
surnaturelle et qui ne veut se diriger que par la raison, en suivant la
nature. 2/ Celui qui mène une vie déréglée et débauchée. III, 19,
24, 45, 54, 69, 86
Lumières (Philosophie des) : Philosophie reposant
sur la raison, sur l'expérience et sur les sciences.
Mesure : En poésie on appelle traditionnellement
mesures les groupes de syllabes qui se trouvent entre deux accents.
Métaphore : Procédé d'expression qui consiste à désigner
par une sorte de transfert, en employant à propos d'un mot ou d'une idée
un mot qui convient pour un autre objet ou une autre idée, rapprochés
des précédents par une analogie.
Mètre : Du grec métron, mesure.
Métrique : Système des mesures fixes qui définissent
l'organisation interne d'un vers.
Mineure (Tonalité) : Dont l'accord fondamental
(celui de la tonique) est mineur, l'intervalle mineur étant celui qui
est plus petit d'un demi ton que l'intervalle majeur formé du même nombre
de degrés.
Neuvain : Strophe de neuf vers. Rare. Les combinaisons
de vers sont multiples. 69
Octave : Intervalle parfait de huit degrés de l'échelle
diatonique. Intervalle de deux fréquences dont l'une est le double de
l'autre. III, 14
Octosyllabe : Le plus ancien des vers français, de
huit syllabes, a pour ancêtre le dimètre iambique latin. Le XVIIème siècle
l'utilise dans les genres dits "mineurs", le XVIIIème le réserve également
à de courts poèmes, à des épîtres. 65, 89, 94
Ode : Poème lyrique destiné à être chanté. 28,
32
Opéra-bouffe : Confondu avec le spectacle défini
ci-après, l'opera-buffa napolitain était issu lui-même des intermezzi
comiques insérés entre les actes de l'opera seria. Il utilisait
alors les personnages de la commedia dell'arte. Entièrement chanté
l'opéra-bouffe était de caractère comique, utilisant peu d'acteurs. En
1782 le Barbier de Séville de Paisiello marque le triomphe de l'opéra-bouffe.
6
Opéra-comique : Mot qui explicite bien la parodie
d'un opéra, à l'origine. Vaudeville d'une sentimentalité pastorale et
naïve, l'opéra-comique est aussi un drame lyrique, généralement sans récitatif,
composé d'airs chantés avec accompagnement orchestral, alternant parfois
avec des dialogues parlés. 1, 6, 14, 32, 48,
56
Orographie : Etude, description, agencement des
reliefs des montagnes. 74, 91
Oxytonale : Langue qui comme le français utilise
des mots qui ont l'accent tonique sur la dernière syllabe.
Paléographie : Art et science du déchiffrement des
anciennes écritures, particulièrement celles des inscriptions, des manuscrits
et des chartes.
Paléontologie : Science qui étudie l'homme, les
animaux et les végétaux fossiles.
Pastorale : Œuvre littéraire ou poétique dont les
personnages sont des bergers souvent dépeints d'une manière conventionnelle.
Sur le plan musical le modèle accompli du genre pastoral, inauguré par
J.-J. Rousseau, est l'œuvre de Blaise, Annette et Lubin, sur des
paroles de Favart, et qui fut donnée à la Comédie-Italienne en 1762. II,
III, 1, 13, 17, 32, 37, 51,
58, 63, 80, 89, 90

Phonème : Plus petite unité de langage parlé. Le
français comporte 36 phonèmes : 16 voyelles et 20 consonnes.
Pied : Unité rythmique constituée par un groupement
de syllabes d'une valeur déterminée (quantité, accentuation) et dont l'une
est marquée par un temps fort. C'est l'élément de la prosodie gréco-latine
où chaque vers était formé d'un nombre fixe de pieds avec une dominante.
Ce système fortement cadencé ne connaissait pas la rime et n'était possible
que dans une langue dont les bases phonologiques s'accompagnaient d'oppositions
quantitatives.
Point d'orgue : Prolongation finale de la durée
d'une note ou d'un silence, laissée à l'appréciation de l'interprète et
marquée par un point sur sa partition. Par extension "apothéose".
Poissard : Qui reproduit, qui imite le langage, les
mœurs du bas peuple. Le mot "poissard" signifiait voleur au XVIème
siècle. La chanson poissarde fut mise à la mode par Vadé, son disciple
Lécluse et le comte de Caylus (Facéties) pour réagir contre les
fadeurs de Dorat et de Gentil-Bernard. Cette littérature du plus primaire
réalisme envahit les salons pendant la seconde moitié du XVIIIème siècle.
10, 31, 42
Prosodie : Etude des caractéristiques phoniques,
des unités non segmentales, durée, accent, ton. La prosodie gréco-latine
était fondée sur la valeur des syllabes, basée sur les voyelles longues
et sur les voyelles brèves ; la française l'est sur le nombre de syllabes.
Quatrain : Strophe de quatre vers, forme la plus
fréquemment utilisée dans la poésie française ; le quatrain peut se présenter
soit avec des rimes croisées soit avec des rimes embrassées.
Queue : Partie verticale et inférieure d'une lettre
s'inscrivant au dessous des deux lignes où se tient la panse. Synonyme
de hampe. II
Quintil : Strophe de cinq vers se comportant comme
le quatrain avec une rime forcément redoublée. 31
Refrain : Suite de mots ou de phrases qui revient
interne ou externe dans chaque couplet d'une chanson, d'un poème à forme
fixe. Voir chanson 39, 49, 65.
Rentrement : Refrain tiré du début du premier vers
d'un rondeau (voir ce mot). Exemple chanson 65.
Regeste : Catalogue d'actes d'une même chancellerie
ou d'un même personnage, lorsque, dans la série chronologique des actes,
sont intercalées des indications empruntées aux sources narratives.
Rime : Se trouve en fin de vers, ou très occasionnellement
à la césure, comme disposition de sons identiques à la finale de deux
unités rythmiques. Voir chanson 13.
Les rimes plates (ou suivies, jumelles) se correspondent
deux à deux en une suite ouverte aa, bb, cc, etc.
Les rimes croisées (ou entrelacées, alternées) ont une structure
de répétition et d'entrecroisement sur deux rimes du type a b a b.
Les rimes embrassées renversent la structure précédente avec un
axe de symétrie selon la formule a b b a.
En rimes brisées se présente la chanson n° 13.
Pour la rime masculine ou féminine, liée au départ à des
faits de prononciation, la notion de genre n'est déjà plus à l'époque
classique qu'un pur phénomène de graphie : sont considérées comme masculines
les terminaisons sans e, et comme féminines celles qui en comportent
un, suivi ou non de -s ou -nt hormi, dans les finales en
-ent prononcées "an".
Romance : 1719 : "poème espagnol", et ultérieurement,
musique sur laquelle est chantée une pièce poétique simple, assez populaire,
avec un sujet sentimental et attendrissant. La romance de Lindor
(chanson n°6) en est le type.
Rondeau : A l'origine chanson de danse, de ronde.
Dans la plupart des rondeaux, le refrain, tiré du début du premier vers
(on l'appelle le rentrement) s'ajoute, isolé, à la fin des deux
premières strophes (voir chanson 65).
Rondel : Forme du rondeau en 4-4-5 vers, avec reprise
de deux vers entiers.
Sensualisme : Doctrine de Condillac, selon laquelle
toutes les connaissances proviennent des sensations, c'est-à-dire des
impressions reçues par l'intermédiaire des sens.
Septain : Strophe de sept vers. 17, 31,
65
Sizain : Strophe de six vers, construite sur trois
rimes.
Stance : Le XVIème siècle a, en même temps que "strophe",
introduit le terme de stance, emprunté à l'italien stanza,
avec, à quelques nuances près, le même sens.
Strophe : Du grec "strophè" (action de tourner, tour),
où elle désignait le tour d'autel accompli dans le théâtre antique, elle
signifie aujourd'hui la structure formant un système clos, déterminé de
rimes et composé d'un nombre fixe de vers, au moins quatre dans la poésie
savante.
Syllabe : Facilitée par l'absence de ton et de longueur
variable en français, c'est l'unité du vers à partir de laquelle se fonde
le rythme.
Syncope : En musique, prolongation sur un temps fort
d'un élément accentué d'un temps faible produisant un effet de rupture
dans le rythme.
Synérèse : Voyelles unifiées en une seule émission
aux origines du mot (résultant d'une diphtongaison), ou de voyelles dont
le contact est issu de la vocalisation d'une consonne originelle (ex :
nuit venant de noctem).
Tercet : Groupe de trois vers unis par le sens et
certaines combinaisons de rimes.
Thyrse : Rameau rituel, composite et symbolique
que portaient les bacchantes du culte dionysiaque. Voir chansons 29,
56, 69. A l'origine du prénom de Tircis.
Timbre : En musique motif mélodique tombé dans le
domaine public, que reprennent certains auteurs de cantiques, parodies,
vaudevilles, chansons, etc… pour accompagner des paroles de leurs compositions.
Le timbre est synonyme de fredon, puis d'air au XVIIIème
siècle.
Tonique : En versification se dit des syllabes accentuées
par rapport aux syllabes atones. En musique nom donné au premier degré
de la gamme diatonique. Note qui donne son nom à la tonalité sur laquelle
repose cette gamme. Note de fréquence la plus basse de la gamme diatonique.
Triolet : Se compose de huit vers sur deux rimes
avec des reprises de vers entiers. Voir chanson 65.
Vaudeville : A l'origine, chanson gaie, d'abord bachique,
puis satirique et malicieuse. Sous cette forme le vaudeville dura jusqu'à
la fin du XVIIIème siècle, époque à laquelle il se fondit dans le tout
venant de la chanson française. C'est aussi une petite comédie légère,
d'une intrigue amusante et vive, mêlée de couplets souvent composés sur
un air connu et populaire.
Vernaculaire : Du pays, propre au pays, à ses indigènes.
Langue vernaculaire, langue parlée seulement à l'intérieur d'une communauté,
régionale par exemple.
Vers : En français il est syllabique et repose sur
une connaissance exacte des règles et usages du compte syllabique. Pour
plus amples précisions, notamment sur la diction, la préface
de Tiersot (op. cité) détaille l'articulation de la versification
dans la chanson.

Virelai : Forme de poème qui n'a pas vraiment dépassé
le XVème siècle. La forme la plus générale, sur deux rimes, comprend trois
strophes de même structure dont la première est introduite par un refrain
de cinq vers, repris ensuite à la fin de toutes les autres.
Waux-hall ou Vauxhall : Célèbre jardin public d'un
district londonien, sur la rive sud de la Tamise. Il fut ouvert en 1661
et attira la haute société.
(1) Bases : encyclopédies Larousse,
Quillet, Robert, et La versification des P.U.F., plus le Dictionnaire
de la musique chez Bordas.
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