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1
Il est passé minuit
Je n'entends plus de bruit.
Mignonne mes amours,
Dormirez vous toujours ?
Ouvrez-moi la fenêtre
Je vous ferai connaître
Le tendre sentiment
D'un véritable amant.
2
Quel est cet étourdi
Qui se rend si hardi
De troubler mon repos
La nuit mal à propos ?
J'appellerai mon père
J'éveillerai ma mère.
Monsieur retirez-vous
Evitez leur courroux.
3
Calmez pour un moment
Votre ressentiment.
Mignonne écoutez-moi.
Je vous promets ma foi
Vous voyez mon martyre :
Je n'ose vous le dire.
Surtout pendant le jour
Je cache mon amour.
4
N'avez-vous point de peur
D'exposer mon honneur ?
Si quelqu'un nous voyait
Qu'est-ce qu'on(1) dirait ?
Evitez le scandale,
Crainte que l'on étale
Tous vos doux entretiens
Aussi bien que les miens.
5
Je saisis cet instant
Mon petit cœur charmant,
Pour vous entretenir
Un moment à loisir.
Plus on a de tendresse
Plus on a de sagesse.
Ouvrez mon petit cœur
Faites-moi cet honneur.
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6
Mon cher ami bonsoir.
Juste ciel, qu'il fait noir !
Je ne puis seulement
Vous voir mon cher amant.
Mais ce qui me console
J'entends votre parole.
Mon bonheur le plus doux
C'est d'être auprès de vous.
7
Le ciel comble mes vœux
Ah que je suis heureux.
Ma belle voulez-vous
Que je sois votre époux ?
Vous m'aimez, je vous aime.
Mon bonheur est extrême
Remplissez, s'il vous plaît
Mignonne mes souhaits.
8
Parlez à mes parents
D'un bon cœur j'y consens.
Que ce soit dès demain,
Touchez moi dans la main.
Parlez à mon cher père
Je gagnerai ma mère
Amant soyez discret
Gardez bien le secret.
9
Adieu, séparons-nous
Je prends congé de vous.
Ma poulette bonsoir
Adieu jusqu'au revoir.
Au lever de l'aurore
Je reviendrai encore
Te souhaiter le bon jour
De la part de l'amour.
(1) que l'on rétablirait la longueur
normal du vers, ou qu'on en.
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Air non identifié malgré une métrique très stricte (6, 6,
6, 6, 7, 7, 6, 6 syllabes), donc orienteuse. Cette chanson retrouvée quasi
identique de texte pour ces mêmes neuf strophes par Millien dans le Nivernais
(in op. cié. de Biblio. Générale) figurait déjà intégralement selon G.
Delarue, aux cahiers imprimés à Paris par Valleyre l'aîné, de 1776 à 1778,
et trouvables au fonds Weckerlin, 36. A de la BN, département de la musique.
Le timbre de la chansonnette Les oiseaux les plus gros donné par
M. Barbeau (op. cité) peut, faute de mieux, porter les présentes strophes.

(suivante)
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