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CE PLAISIR QU'ON A D'ALLER SERVIR LE ROI
(air non identifié)


1

Nous voilà engagés ; pour sa Majesté
Nous sommes au service.
Partons dès à présent
Pour aller rejoindre le régiment.
Allons chers camarades,
Buvons à la rasade,
A la santé du roi.
De sa Majesté suivons toutes les lois.

2

Puisqu'il nous faut partir
C'est notre plaisir, adieu pères et mères.
Vos pleurs sont superflus,
Il nous faut passer la revue.
Soit en paix soit en guerre,
Comme des vieux militaires,
Nous servirons Louis,
En fidélité le jour et la nuit.

3

Adieu tous nos parents,
Adieu mêmement nos chères maîtresses.
Quand on est engagé
Il faut obéir à sa Majesté.
Le dieu de la tendresse
N'a rien qui nous intéresse.
Nous nous dirons cela,
Et nous nous rangeons sur le dieu de Mars.

4

Nos fifres et nos tambours
Vont au premier jour nous combler de charmes.
Nos drapeaux déployés
Nous faisons paraître de vaillants guerriers.
Chacun portant les armes
Que de joie, ah que de charme !
L'on goûte à loisir
Ce plaisir qu'on a d'aller servir.

 

5

Il vaut bien mieux servir
Que d'être à languir
Auprès d'une maîtresse
Pour un joli garçon.
Manque-t-il des filles à la garnison ?
Avec un peu d'adresse jointe à quelque politesse,
L'on trouve en tous lieux
Des jolies maîtresses autant que l'on veut.

6

Frisé et retapé de la tête aux pieds,
Propre comme un prince,
L'on va se promener
Autour du rempart pour se recréer.
Le plaisir n'est pas mince
Quand on quitte la province.
Nous boirons coup sur coup.
Le contentement viendra avec nous..

7

Sans manquer un seul jour
L'on fait tour à tour bouillir la marmite.
L'on mange du fricot,
Et de temps à temps l'on va boire un pot.
L'on ne paie point de gîte
Ah que l'on a du mérite.
En faisant son devoir.
L'on chante, l'on rit du matin au soir.

8

Au corps de garde enfin,
Il est bien certain que l'on fume pipette.
Les uns s'occupent à danser,
Les autres se font un plaisir de chanter.
S'il survient quelque alerte,
"Au fusil la baïonnette" !
L'on se met dans son rang
Et l'on court au lieu du commandement

NDLR : Belle chanson de réclame pour les armées de Louis XV partant en campagne drapeaux déployés, fifres et tambours à l'unisson. Le texte n'est pas antérieur à 1767 où apparaît le mot fricot dans le vocabulaire du XVIIIème siècle.

La Tulipe

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