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1
Chère Sophie
Vous que l'amour enflamme,
Je suis joyeux quand je vois (1) beaux yeux.
Vous enchaînez mon cœur.
Vous captivez mon âme.
Je viens à vos genoux
Me jetter devant vous.
Recevez donc un amant plein de charmes.
2
Si vous saviez
Combien je vous aime,
Beauté qui a su me charmer.
Sans cesse vous diriez,
A votre tour de même,
Plaignez un jeune amant,
Qui meurt en vous aimant.
Aimez, aimez et faites en de même.
3
Auprès de vous,
Mon aimable Sophie,
Le dieu d'amour repose nuit et jour.
Eloigné du jaloux Et malgré leur envie
Couronnez mes délires,
Apaisez les soupirs,
De grâce, hélas, apaisez mon martyre.
(1) vos ?
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4
O trop heureux
L'amant qui vous adore,
Et le vainqueur qui aura le bonheur
D'adoucir votre cœur,
Et de charmer votre âme.
Notre cœur nous le dit,
Et l'amour nous unit.
Y pensez-vous ? Tôt ou tard il faut se rendre.
5
Oui j'y consens
Pour apaiser ta flamme
Et la douceur qui tourmente ton cœur.
(2)
Déjà dedans mon âme
Vois le plus beau feu
Qui brûle dans vos yeux.
Ah quel transport, je m'en vais rendre l'âme.
(2) Il manque ici le quatrième vers du huitain
de la dernière strophe.
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Renaud et Armide, 1734, par François Boucher,
musée du Louvre. Atmosphère galante et précieuse
avec la colonnade, la fontaine cascadante, les grandes draperies où
se complaisent des amours nus, attentifs à ce que les choses avancent.
Le sujet éternel, dont la mythologie n'est que la justification,
évoque le thème de la belle ensorceleuse du chevalier français
Arnaud. L'héroine succède à son tour à la
passion et en meurt. Avec un zeste de simplicité en plus la Sophie
de la chanson 83, le dieu d'amour reposant auprès d'elle, a même
chevalier servant jeté à ses genoux, mais son ensorcelante
et captivante beauté ne l'empêche pas aussi de succomber
à cette flamme - à en "rendre l'âme".
Pour la seule rime espérons-le !
(suivante)
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