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C'EST MON BERGER ET JE SUIS SA BERGÈRE
(air non identifié)


1

Ah que ces lieux sont beaux, qu'ils ont de charmes,
Non rien n'égale leur beauté.
J'en suis enchanté malgré toutes mes alarmes
Trop heureux si j'avais ma liberté.
J'ai tout perdu, je me trouve sans armes
Pour chercher ma tranquillité.

2

Où êtes vous donc, insensible que j'aime ?
Que faire, vous toujours sourde à ma voix ?
J'ai trouvé bois, ruisseaux et montagnes,
Je n'ai rien trouvé qui adoucisse mon choix.
Si vous ne venez, soulagez mes peines.
Dites adieu pour la dernière fois.

3

Ah que vois-je hélas dans ce taillis sombre.
Mon Iris repose dans cet endroit.
Et vous rossignols qui êtes en grand nombre,
Suspendez vos chants et calmez votre voix.
Laissez dormir ma belle Iris à l'ombre.
Vous chanterez mieux une autre fois.

4

Avant que mon aimable Iris se réveille
Faisons un peu le tour du jardin.
Cueillons un bouquet de lys et de roses.
Mon Iris se repose et ignore mon dessein.
De l'éveiller je voudrais mais je n'ose.
Dieu d'amour fais un coup de ta main.

5

Ah que vois-je hélas le sommeil me dévore.
Le soleil luit déjà sur notre horizon.
J'ai cru me réveiller deux heures avant l'aurore,
C'est trop longtemps dessus le vert gazon
En attendant le berger que j'adore.
Rassembl(e) tous, tous nos petits moutons.

6

Ah que vois-je hélas, mon berger se promène.
Que ses soins sont doux, ah qu'ils sont charmants.
C'est mon tendre amant que l'amour me ramène.
Je lis dans son cœur qu'il m'aime tendrement.
C'est mon berger et je suis sa bergère.
L'amour nous rassemble en ce moment.

NDLR : Il a été restitué la structure métrique et versifiée de la chanson (à rimes féminines et masculines) qu'une main malhabile n'a pas su faire tenir en stances régulièrement construites dans les pages du manuscrit. L'incipit évoque le voisin "que ces lieux sont beaux" d'une chanson à dialogue, publiée dans L'écho ou journal de musique française, italienne, contenant des airs (années 1758-1790, 3 vol. - sept 1758).

(suivante)